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En développement

Résumé

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Quand en mars 2020 la première vague déferle sur le pays, le CHU de Mantes-la-Jolie devient centre régional anti-Covid. Une caméra est exceptionnellement autorisée à documenter cette période inédite. En plans fixes, elle capte la réalité crue de l’hôpital dans ce qu’elle a de plus dur mais aussi de plus beau. Une émouvante plongée dans l’intimité de la relation soignant- soigné, un hommage poignant aux professionnels que nous avons tous applaudis, sans vraiment savoir ce qu’ils vivaient et ce qu’ils vivent encore : une histoire sans fin.

Teaser

Les soignants

Nicole est l’un des pivots du film. Aide-soignante depuis 35 ans, travaillant dans le service Covid1, elle est au plus près des pa- tients, leur administrant les soins, leur apportant les repas, les lavant, jusqu’aux toilettes mortuaires. Cette femme forte et éner- gique, soigne avec la tendresse d’une mère et l’énergie d’une jeune fille. Son humanité, son humour et son intelligence insuf- flent une énergie formidable, jusque dans les moments les plus durs. Nicole, élément essentiel sur qui tout le monde se repose dans le service COVID, porte un regard inédit sur les événements en cours, allant jusqu’à souligner les aspects bénéfiques de l’épi- démie pour le monde hospitalier en résistance depuis des an- nées. Forte d’une longue expérience, elle décrypte avec naturel et sensibilité tous les événements que traversent les patients, ses collègues, l’hôpital ou le monde extérieur. Enfin elle nous fait rire, beaucoup, et nous touche droit au cœur.

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Barka, est la femme de ménage du service COVID. Depuis 22 ans, cette femme profondément généreuse et drôle, désinfecte chambres et couloirs dès l’aube. Entre deux patients, entre deux transferts, entre deux morts, elle agite sa serpillère pour com- battre l’invisible. Son mari, atteint du COVID, est dans l’une de ces chambres. Issus de l’immigration marocaine, vivant à quelques centaines de mètres de l’hôpital dans le quartier sensible du Val Fourré, Barka représente les oubliés, les petites gens trop sou- vent méprisées dont le rôle n’est pas moins essentiel. Un matin elle m’a dit : « j’ai jamais eu le droit de parler, j’ai que le droit de me taire toujours, maintenant que quelqu’un veut bien m’écouter, j’vais pas me priver ». Passant de chambre en chambre, aussi at- tentionnée qu’une infirmière, elle nous offre une présence et un témoignage inattendus, plein d’espièglerie, d’humour et d’intelli- gence sur l’hôpital, l’humanité et l’épidémie en cours.

Didier, est l’un des deux croque-morts de l’hôpital, qu’on appelle « garçons d’amphithéâtre ». Ce géant de deux mètres, souvent touchant, parfois maladroit et drôle malgré lui, par- tage son temps entre la morgue de l’hôpital et la chambre mortuaire publique. Il évolue depuis 36 ans entre portes fri- gorifiques et cercueils, avec le naturel déconcertant de ceux qui vivent avec la mort, de celui qui sait que les morts n’ont ni conscience ni sentiment. Son métier est méconnu et pour- tant indispensable. C’est un passeur, le dernier représentant de l’État entre l’institution et les familles. S’il côtoie la mort chaque jour, jamais il ne l’a autant subie que durant cette pé- riode alors que les décès se comptent par centaines à l’hô- pital. Mais Didier sait l’écouter, sait la regarder et il nous livre une réflexion parfois terrible mais nécessaire sur la nature et le visage de celle-ci.

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Dr Esther d’Estrées, 39 ans, médecin en soins palliatifs, est spécialiste de la fin de vie à l’hôpital de Mantes. Armée de sa tendresse, de son calme et de sa voix douce, elle arpente les couloirs des services COVID pour soulager les douleurs, appeler les familles des patients les plus touchés et accom- pagner souvent jusqu’à l’inévitable. Elle a décidé sa spé- cialité après avoir accompagné son père dans une longue maladie dégénérative jusqu’à sa mort, il y a une dizaine d’années. Elle a donc appris à la côtoyer, à la regarder dans les yeux et à l’accepter dans sa chair. Son rôle essentiel d’ac- compagnant auprès des patients et des familles, le regard qu’elle porte sur la fin de vie et la mort, si omniprésente à cette époque, apporte une profondeur et une humanité nécessaires.

Les soignés

Monsieur et Madame Duport sont liés depuis 57 ans par les liens du mariage et le deuil de leur enfant. Les deux octogénaires ne s’entendent plus et demandent à être placés dans deux chambres séparées. Barka, Nicole et le Dr d’Estrées se relaient à leur chevet, accom- plissant leur office avec une tendresse infinie, lavant ces corps, attendrissant ces âmes qui ne savent plus à quel saint ce vouer. Quand Monsieur Duport semble sur le point de tirer sa révérence, le personnel médical tente une dernière conciliation et parvient à convaincre Madame Duport de passer lui dire adieu. Instant déchirant où tout est dit dans un regard, le bien, le mal, le pardon, quelques jours avant que Mme Duport ne quitte l’hôpital, sauvée.

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Monsieur Lopez, est technicien hospitalier dans un établissement de la région. Ce cin- quantenaire gaillard et tatoué, est aussi fan de Johnny. Fatigué par deux semaines de mi- graines atroces, il reprend des couleurs quand le brancardier lui avoue s’appeler comme son idole. M. Lopez rit même, semble confiant. Mais lorsque dans sa chambre il reçoit un appel de ses parents inquiets, il étouffe un sanglot pour leur dissimuler la peur et l’an- goisse qui l’étreignent. Attachant, M. Lopez nous fait passer du rire aux larmes. Il est ir- résistible quand il commente avec humour, sous 15 litres d’oxygène, le discours du pré- sident Macron qu’il écoute en direct sur son téléphone. Monsieur Lopez s’en sortira. Après 14 jours d’hospitalisation, amaigri mais soulagé, il dit au personnel qu’il est bien avec eux mais qu’il a hâte de partir, et annonce « la première chose que je vais faire, c’est de me griller une bonne merguez dans une bonne baguette ! ».

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Madame Cambron est une dame âgée à laquelle tout le service s’est attaché. Le Dr d’Estrées s’évertue à la rassurer et apaiser ses souffrances. Mais cette femme qu’on aime comme une mère, une épouse, sans même l’avoir connue, ne survivra pas. Elle s’en ira pendant que Nicole l’aide-soignante, en lui caressant les cheveux, lui lit la lettre envoyée par l’amour de sa vie. « Juste ces quelques mots pour te dire combien je t’aime et combien tu me manques. Nous avons vécu un moment formidable d’amour et de tendresse... Nous n’avons pas eu le temps de faire tout ce que nous avions envisagé et de tout nous dire. Mais j’espère que tu as été heureuse pendant cette période. Toi, tu m’as rendu heureux, et je n’oublierai rien de ces instants de bonheur, ton sourire et ta bonne humeur. Je te laisse te reposer et te fais mille baisers. Ton Jeannot qui t’aime à jamais, comme un fou

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L'auteur-réalisateur

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"Le Dr Billy, en charge du service COVID, souhaitait faire entrer « un regard » capable d’immortaliser ce que lui et ses équipes traversaient. Un œil ayant suffisamment de recul sur une situation d’urgence exceptionnelle pour en saisir la profondeur, la dimension mémorielle, dans une perspective qui se voulait, selon sa volonté, plus « artistique et historique » que médiatique. Nous partagions une aspiration commune. Il m’a ainsi exceptionnellement ouvert les portes de l’hôpital, jusqu’à la fin de la première vague. Le temps a fait le reste. En partageant les horaires, les émotions, la tenue des soignants et le risque accru de contagion, je suis devenu sinon l’un des leurs, au moins un témoin privilégié dont chacun a accepté le regard. J’ai alors fait le choix de poser ma caméra, littéralement. D’en faire une sorte de boîte noire, un espace d’enregistrement des faits bruts, mais aussi de parole et de réflexion pour le personnel et les patients. J’ai voulu tendre un miroir qui reflèterait, derrière le médecin et le patient, l’être humain et l’Histoire. Construire avec eux une œuvre qui nous permettrait, plus tard, de mieux comprendre ce que nous avons traversé, ce qui nous a traversé."

 

Gaspard Thierry-Karoglan, 33 ans, est photographe, chef opérateur, et réalisateur.

Il est diplômé d’un CAP de photographie, d’une licence d’histoire et de sociologie à la Sorbonne ainsi que d’un master de journalisme de l’ICPJ Paris.

A 21 ans il part s’installer en Irak. Il y passe 18 mois comme reporter photographe. Il travaille deux ans chez I-télé de 2013 à 2015, puis devient indépendant. Son travail se concentre sur les situations de crise, les questions migratoires, l’Afrique et le Proche Orient.

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